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Telling Strings

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Internet:
Website Kamilya Jubran

Website Khaled Jubran

Adalah - The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel

SWISS FILMS


ISAN: 0000-0001-B174-0000-F-0000-0000-T

Anne-Marie Haller 2007 59'

Après l'expulsion des Palestiniens et la fondation de l'Etat d'Israël en 1948, le jeunePalestinien Elias Jubran reste à son lieu d'origine. En raison de la situation politique, il mènetoutefois une vie très isolée avec sa famille. La musique l'aide à surmonter cet isolementjusqu'à en devenir une échappatoire.

Le film parle de sa famille aujourd'hui, presque 60 ans plus tard. Ses quatre enfants, qui ontgrandi dans cet environnement politique et musical, restent liés des façons les plus diverses àla musique. Leurs récits de vie sont autant de fenêtres différentes qui s'ouvrent sur le monde,des territoires habités par des Palestiniens en Israël de Jérusalem et Paris. La réalisatriceAnne-Marie Haller nous montre un champ de forces où se mêlent musique et politique dansl'une des régions les plus sensibles de la planète politiquement parlant. Ce film musical vit dela proximité avec ses personnages et se nourrit de leurs différents projets de vie.

«Ce film montre à quel point la musique peut faire partie de la recherche de l'identité culturelle. C'est un argument de poids à une époque où la musique est trop souvent reléguée au rang de simple divertissement. Il s'agit ici d'une analyse très personnelle et donc très pertinente du conflit au Proche-Orient.» Thomas
Beck, chef de rédaction, Télévision Suisse alémanique

«Au fil des ans, j'ai eu l'occasion d'entendre de nombreuses grandes voix issues de cultures différentes. Kamilya Jubran est l'une des plus fortes. Une musicienne de classe internationale et une grande personnalité.»
Kjell Keller, rédacteur musical, Schweizer Radio DRS2

«Kamilya Jubran recherche l'expression musicale adaptée à sa vision du monde et place la chanson arabe et la poésie contemporaine dans de nouveaux contextes. Elle n'aime pas les compromis artistiques.»
Thomas Burkhalter, journaliste musical, norient.com

Contexte historique - Al Nakba, la «catastrophe» de 1948

En 1900, la Palestine était majoritairement peuplée de Palestiniens, parmi lesquels on comptait non seulement 600'000 musulmans et 70'000 chrétiens, mais également 80'000 juifs. Les Palestiniens vivaient surtout de la pêche, de l'élevage et de l'agriculture. Ils produisaient principalement des céréales, des olives et des agrumes (pour l'exportation vers l'Europe), du tabac et du vin.

En novembre 1947, l'Assemblée générale de l'ONU adopte le plan de partage de la Palestine et soumet Jérusalem à un régime international particulier. Les Palestiniens refusent le partage. Le principe leur paraît particulièrement illégitime, et ce d'autant plus que les juifs, qui représentaient à l'époque un tiers de la population, se voyaient accorder 55% du territoire. Les sionistes soutenaient officiellement la partition, même s'ils n'étaient pas prêts à s'y conformer.

(«A nos yeux, ce pays n'est pas celui de ses habitants actuels...Lorsque l'on affirme que la «terre d'Israël» est le pays de deux nations, l'on fausse doublement la vérité sioniste…La Palestine ne peut ni ne doit résoudre la question de deux peuples, mais d'un seul: le peuple juif.»
Ben Gourion, 1937

Suite à la résolution de l'ONU, les premiers combats et actes de terreur de la Haganah contre des civils et des villages palestiniens ont lieu début décembre déjà (plan Gimmel). Le pays s'enfonce de plus en plus dans la violence militaire. Le 14 mai 1948, David Ben Gourion annonce la création de l'Etat d'Israël, un jour avant la fin du mandat britannique. Quelques jours plus tard, les armées des Etats arabes voisins envahissent la Palestine. Israël sort victorieux de la première guerre israélo-arabe et réussit à étendre ses frontières bien au-delà de ce que prévoyait le plan de partage en se débarrassant de la grande majorité des Palestiniens: 418 villages sont détruits par l'armée israélienne et 800'000 à 900'000 Palestiniens doivent fuir.

«Je soutiens le transfert forcé. Deux tâches sont essentielles: la souveraineté et la réduction du nombre d'Arabes dans l'Etat juif. Ceux qui ne seront pas en mesure de s'adapter devront quitter le pays.»
Ben Gourion, 1938

Lors de la signature de l'armistice en 1949, la superficie d'Israël comprend 78% de la Palestine et Jerusalem-Ouest passe également sous contrôle israélien. Enfin, l'Etat, pratiquement «ethniquement pur» ne compte qu'environ 150'000 Palestiniens assujettis à un régime militaire jusqu'en 1966. Jusqu'à cette date, ils vivent dans un isolement total en raison de l'embargo entre Israël et les pays arabes.

Deux territoires seulement échappent aux Israéliens: la Cisjordanie et Jérusalem-Est que la Jordanie annexe 1950 et la petite Bande Gaza, qui passe sous tutelle égyptienne mais conserve son autonomie. Lorsqu'ils évoquent la première guerre israélo-arabe, les Israéliens parlent de guerre d'indépendance alors que pour les Palestiniens, c'est la Nakba, la «catastrophe»:

«Les groupes sionistes, puis la jeune armée israélienne commirent un grand nombre de massacres, dont certains restent encore enfouis dans les documents classés «confidentiel défense»; les Palestiniens furent victimes d'une politique systématique d'expulsion justifiée par une certaine conception de l'«Etat juif».
Alain Gresh, Israël, Palestine, Vérités sur un conflit, Fayard 2001

"Depuis le début des années 90, un groupe d'historiens et d'écrivains juifs remettent en question les mythes fondateurs de la création de l'Etat d'Israël. «Seuls quelques-uns ont admis le fait que l'histoire du retour, de la rédemption et de la libération de leurs pères fut une histoire de conquête, de déplacement, d'oppression et de mort. »<
Yaron Ezrachi, écrivain juif dans Le Monde Diplomatique, 16.12.97''