WerAngstWolf
CH 2000 82'
Réalisation: Clemens Klopfenstein
Scénario: Clemens Klopfenstein
Image: Clemens Klopfenstein
Son: Vadim Jendreyko
Montage: Nicola Bellucci
Musique:: Ben Jeger
Production: Ombra Film
Avec: Bruno Ganz, Tina Engel, Mathias Gnädinger, Stefan Kurt, Caroline Redl, Georges Meyer-Goll, Jeanet Haufler, Doraine Green, Norbert Klaasen, Arne Nannestadt, Charlotte Heinimann, Max Rüdlinger
Des acteurs se rendent à Rome, mais à cause du brouillard, de l'obscurité, de la glace et par leur propre faute, ils se perdent et arrivent dans des montagnes sibyllines.
A propos de son nouveau film WERANGSTWOLF (QUIPEURLOUP), qui entremêle plusieurs niveaux narratifs avec un regard distancié, Clemens Klopfenstein déclare: "En tant que peintre, j'ai toujours aimé les fragments, les ruines... pars pro toto..." L'histoire est simple: plusieurs acteurs sont en chemin vers Rome et répètent leurs rôles, déclamant des fragments de pièces d'Eschyle, de Shakespeare, de Gorki, de Dostoïevski, de Tchekhov ou de Shaw, faisant la part belle à ces oeuvres du répertoire mondial. Dans cette optique, Qui a peur de Virginia Woolf? d'Edward Albee, auquel le titre fait allusion, est même récité par plusieurs couples. Ces différents personnages ont en outre une obsession commune qui rythment leur périple: ils téléphonent régulièrement à un certain Baumann du Goethe institut de Rome pour lui annoncer qu'ils auront un léger retard. Voyageant en couple ou en trio, ils récitent leurs textes, grimpant les collines d'Ombrie, prenant un bain dans la mer, lézardant sur une plage, devant un bon repas ou lors de préludes amoureux. WerAngstWolf ne contient presque pas de dialogues qui renvoient à un quotidien et s'apparente plutôt à un collage de textes du répertoire qui s'épanouiraient dans les espaces traversés par les protagonistes: un paysage de plus en plus enneigé, une petite ville italienne ou un bar. Les fragments sont répétés plusieurs fois, révélant l'évolution de leur travail et la manière dont les interprètes s'emparent de leurs rôles. Klopfenstein évoque sa démarche cinématographique en ces termes: "Je suis comme un peintre qui presse des tubes et étale les couleurs sur une palette... (le peintre réfléchit d'abord aux tubes de couleurs qu'il va utiliser)... et puis la palette, remplie de couleurs magnifiques, est devant lui..." Si cette palette contient de si belles couleurs, c'est aussi grâce à d'excellents acteurs - entre autres Max Rüdlinger, Bruno Ganz et Tina Engel - et à la caméra virtuose de Klopfenstein.
Festival du film de Locarno