RSR Le Grand 8 - Le film suisse a-t-il besoin d'un pompier pyromane?

1.8.2008

"Le cinéma suisse n'existe pas." Dans ce débat, les intervenants reviennent sur les derniers déclaration du monsieur cinéma par rapport au film d'auteur et sur l'action de Panini du cinéma suisse qui devra faire grand bruit au festival du film de Locarno. Invités : Lionel Baier, réalisateur et chef du département cinéma de l'École cantonale d'art de Lausanne, Frédéric Gonseth, réalisateur, Gérald Morin, producteur cinématographique, Philippe Clivaz, intendant pour le court métrage à l'Office fédéral de la culture.
Philippe Clivaz: "Depuis que Nicolas Bideau a pris la place de chef de la section cinöma de l'Office Fédéral de la Culture, il y effectivement de temps en temps des actions un peu de coup de poing comme ça qui sont mené. J'ai personnellement rien contre ces actions, je trouve juste que pour mener des coups de poing comme ça soit il faudrait y avoir une grosse structure derrière ce qui est pas vraiment le cas soit il faudrait bétonner quelque chose derrière ce qui n'est pas du tout le cas non plus."
Frédéric Gonseth: "Le cinéma suisse n'a pas perdu son identité, il a perdu son image."
Lionel Baier: "Je ne crois pas qu'il faut sauver ce cinéma, il se porte très bien. Je crois dès fois l'OFC a tendance à mettre le feu et à faire les pompiers jusque après pour justifier le travail des pompiers. Le cinéma suisse se porte très bien, il s'est incroyablement diversifié les dernières années. Comparons le à d'autres cinématographies européennes, ou polonaise, ou irlandaises ou portugaises ou hongrois. On parle toujours de la France ou l'Allemagne, c'est des pays qui n'ont absoluement rien avoir avec notre grandeur et notre marché. En plus on a une spécificité que je trouve miraculeuse quand on voit le nombre de films produits: avec un office fédéral du film on a trois cultures, donc on a trois cinömas nationaux. C'est trois cinémas continuent à fonctionner, les écoles produisent des jeunes réalisateurs qui vont travailler - je ne comprends pas pourquoi on dit qu'il faut le sauver. Il va bien, il se renforce d'année en année. Au niveau régional il y a un travail fait par les romands, au niveau fédéral il y a un travail qui doit être fait au delà de tous les vignettes de Panini, sur l'augmentation de crédit, C'est la vraie chose qui nous intéresse plus que de coller des photos dans un album. Est-ce qu'on va pouvoir augmenter les crédits pour monter en puissance? Toute cette
énergie des jeunes auteurs qui présentent leurs films à Zurich ou à Locarno ou à Cannes comme Ursula Meier, ils vont avoir besoin d'argent pour faire leurs films."
Est-ce que les producteurs préparent mal leur projets comme prétend Nicolas Bideau. Lionel Baier: "Qu'il nous disent quels sont les mauvais producteurs et quels sont les bons. L'OFC fonctionne en distributeur de bon points et de mauvais points.(...) Dans cette logique j'aurais dû abandonner le film que vous allez voir à Locarno puisque ce film na pas été soutenu par l'OFC puisque j'avais demandé 200'000 CHF ce qui m'a pas été accordé, c'est la règle du jeu. Le producteur aurait donc dû abandonner le film. J'ai pu faire le film grace à des aides dans la région et grace à la Télévision Romande. Voilà le film est aujourd'hui à Locarno. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il a un distributeur en France, en Suisse, il a la vente internationale, je n'ai pas l'impression que je suis en dehors du marché."
Frédéric Gonseth: "Il faut assurer de plus en plus l'autonomie des producteurs et des réalisateurs. Le rôle de Berne n'est pas de devenir un grand père fouétard encore plus sévère. C'est une contradiction: il n'y a pas assez d'argent. Quand il n'y a pas assez d'argent, il faut taper sur les gens pour qu'ils se retirent de la compétition, c'est le sens même de ce qui a été donné et ça c'est vraiment très faux."

http://www.artfilm.ch/extra/grand8-08081.mp3

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