Extrait du Ciné-Bulletin 308-381 juin-juillet 2007 avec l'aimable autorisation du Ciné-Bulletin.
© Association de patronage de Ciné-Bulletin
Reproduction des textes autorisée uniquement avec l'accord de l'Éditeur et avec la citation de la source.
http://www.cine-bulletin.ch
La video on demand (VOD) est un sujet qui nous occupe depuis le début des années 1990. De 1995 à 1997, les Telecom PTT ont conduit dans les communes de Granges et de Nyon un projet pilote de VOD sous le nom de «Swiss Top Vision». Préalablement, les contrats de membres de Suissimage ont été complétés, de sorte que le répertoire des films suisses puisse y participer et que les ayants droit soient rémunérés par Suissimage. L’expérience était intéressante, mais des problèmes techniques en ont limité le succès commercial.
Aujourd’hui, on voit que ce sont surtout les exploitants de réseaux à large bande qui se profilent comme fournisseurs de vidéo à la demande, c’est-à-dire les entreprises qui offrent aujourd’hui la télévision par câble ou le téléphone; car:
• ils entretiennent des relations avec leurs clients, auxquels ils adressent des factures mensuelles. Ils peuvent dès lors leur offrir des services supplémentaires;
• les clients disposent d’une set-top-box, grâce à laquelle les fournisseurs exercent un contrôle et facturent les utilisations effectives des clients;
• la set-top-box permet de regarder les films choisis sur l’écran de télévision et non seulement sur celui d’un ordinateur.
Si les fournisseurs de large bande offrent des programmes attrayants en VOD, ils ont une longueur d’avance sur leurs concurrents étrangers qui n’ont pas de relation avec le client et n’offrent pas la réception sur le téléviseur.
Le nombre des fournisseurs devrait probablement rester limité.
En plus de l’offre de base d’environ 100 chaînes de télévision, BluewinTV propose aussi un service de vidéo à la demande dont les coûts sont portés sur la facture mensuelle. Il s’agit de la première offre véritable de vidéo à la demande en Suisse. Les films peuvent être commandés et consommés dans les 24 heures. Ils ne sont pas enregistrés sur la set-topbox, mais mis à disposition par streaming. On peut arrêter et accélérer en avant et en arrière, mais pas copier. Actuellement, BluewinTV propose environ 1000 films, principalement des films de cinéma qui ont déjà trouvé leur public. L’offre n’est disponible que pour les clients de Swisscom Fixnet et se limite ainsi à la Suisse et au Liechtenstein.
Cablecom offre un service de near video on demand. Les films sont diffusés à heures fixes sur différents canaux et le client doit attendre au maximum deux heures jusqu’à ce que le film commence. Cablecom n’offre donc pas encore de véritable VOD.
SRG SSR idée suisse conduira entre le 1er août 2007 et le 31 janvier 2008 un essai de VOD avec les films du Pacte. L’accès se fait par la page d’accueil des unités d’entreprises de la SSR; la commande n’est possible que depuis la Suisse et elle est limitée dans le temps. Elle est payante et ne permet pas le download to own. Les films ne pourront être vus que sur un moniteur PC mais pas sur l’écran de TV.
Il existe divers portails VOD dans les pays voisins. Mais si les consommateurs suisses ont accès à une offre attractive via leur télévision, ils ne devraient pas préférer les offres étrangères qui ne sont généralement accessibles que pour les habitants d’un territoire qui peut être défini par l’adresse IP.
Tant que le nombre des offres de VOD est limité, les films peuvent être acquis un à un auprès des titulaires de droits. Le transfert du film, du matériel de documentation et des droits contre la rémunération peuvent être réglés par contrat individuel.
Cependant, vu la concurrence que se livrent les divers fournisseurs, et les capacités techniques augmentant, les offres seront de plus en plus larges et les fournisseurs chercheront à acquérir des paquets ou répertoires entiers. La conclusion de contrats individuels deviendra compliquée.
Les offres actuelles sont encore très axées sur les films américains. Il y a des alternatives qui veulent renforcer la présence des films européens. Par exemple celle de notre société soeur espagnole EGEDA, qui construit un portail VOD sur lequel tous les films espagnols sont disponibles. Les Espagnols espèrent que dans d’autres pays européens, les sociétés de gestion mettent aussi sur pied de tels portails, qui pourraient ensuite être liés entre eux, afin de proposer une boutique en ligne de films européens et renforcer la diversité culturelle.
Par leur contrat d’adhésion, les membres transfèrent aussi les droits de VOD à Suissimage en vue de la gestion collective (art 2.1 lit. g). Cependant, tant que Suissimage n’est pas active dans un domaine, la gestion de ces droits reste réservée aux membres individuels (art. 3.4. al.2 des statuts). En décembre 2006, le comité a décidé:
• que les producteurs peuvent conclure eux-même des contrats individuels, vendre leurs films à des services de VOD et en fixer le prix;
• que les auteurs (scénaristes et réalisateurs) devraient être rémunérés par leur société de gestion Suissimage ou SSA.
La gestion collective est avantageuse, comme pour les droits de diffusion: elle est équitable, simple et précise; elle intervient en fonction des utilisations effectives. L’auteur garde le contrôle et le producteur ne doit pas faire de décompte pour l’auteur. Elle permet aux sociétés d’auteurs de négocier des tarifs avec les fournisseurs.
Extrait du Ciné-Bulletin 308-381 juin-juillet 2007 avec l'aimable autorisation du Ciné-Bulletin.
© Association de patronage de Ciné-Bulletin
Reproduction des textes autorisée uniquement avec l'accord de l'Éditeur et avec la citation de la source.
http://www.cine-bulletin.ch